Le rush d'avant départ
- Guix

- 20 oct.
- 5 min de lecture

Ça y est, on y est presque... Deux petites semaines avant le grand saut, et je crois qu’on a atteint ce moment étrange où le cerveau oscille entre euphorie pure et légère panique logistique. On a déménagé, on a rendu les clés, et on s’est installés dans un Airbnb provisoire le temps de finir les derniers cartons. L'idée, c'est surtout de reprendre notre souffle avant le départ.
L’appartement est vide, les murs résonnent encore un peu des derniers jours passés à courir partout, à cocher des cases, à faire semblant que tout était sous contrôle alors que rien ne l’était vraiment. Mais peu importe, on y arrive, et c’est déjà une victoire.
Depuis ce petit logement temporaire, on vit à un rythme étrange, suspendu entre deux vies. Le matin, je vide les dernières affaires, je trie les documents à scanner, je passe des coups de fil pour résilier les derniers contrats, et l’après-midi, je replonge dans l’univers de Latitude Guix. Le site est enfin en ligne, en version beta, et même si tout n’est pas encore parfait, les premiers retours sont bons. C’est un drôle de sentiment de satisfaction mêlée de fatigue : celui d’avoir vu un projet personnel, construit tard le soir pendant des mois, prendre enfin forme. Je crois que c’est la première fois que je ressens un vrai équilibre entre ce que je crée et ce que je vis. Et ça tombe bien, parce que dans quinze jours, on part pour de bon.
Le rush d’avant le départ, c’est ce mélange un peu schizophrène entre excitation totale et course contre la montre. On coche des choses sur la to-do list, mais elle se remplit aussi vite qu’elle se vide. On se dit que tout est prêt, puis on découvre qu’il manque un adaptateur, une attestation, un numéro de réservation, ou qu’un hôtel vient d’être annulé. On en a eu deux comme ça, récemment. Rien de dramatique, mais suffisamment pour rappeler qu’il ne faut pas baisser la garde. Le voyage commence avant le départ, dans ces petits imprévus qu’on apprend déjà à relativiser.
Entre deux cafés froids et trois onglets ouverts sur Booking, je m’efforce aussi de créer du contenu d’avance. Le but, c’est de ne pas couper le rythme au moment du décollage, de garder une continuité sur les réseaux et sur le site. Et puis, il faut le dire, les demandes se multiplient. J’ai franchi le cap des 10 000 abonnés sur Instagram, et ça change quelque chose, forcément. Plus de visibilité, plus de messages, plus de collaborations potentielles, mais aussi plus d’attente. Alors je bosse, je planifie, je programme, je trie les rushs, je monte les vidéos tard le soir, en essayant d’anticiper cette phase tampon du voyage où tout va s’accélérer.
Il y a une fatigue douce qui s’installe, celle qu’on ressent quand tout s’aligne lentement après des mois d’effort. Le corps tire un peu, mais l’esprit est léger. Et chaque fois qu’on parle du départ, on a ce sourire un peu idiot qu’on ne parvient plus à cacher. Le premier mois du voyage est booké, les vols critiques sont réservés, notamment pour l’Île de Pâques et les vols intérieurs argentins, qui coûtent un bras. On a peaufiné les premiers itinéraires, vérifié les formalités, préparé les fiches sur les destinations à publier sur le site, et malgré tout ça, j’ai l’impression que la moitié du plan reste encore floue. Et tant mieux. Ce flou, c’est la liberté qui s’invite déjà dans le voyage.
Les sacs, eux, sont prêts. Enfin, presque. Quand on les a pesés pour la première fois, on a eu un petit moment de fierté : 12 kilos pour elle, 14,5 pour moi. On a réussi à tout faire tenir dans ce qu’on voulait. Ni trop, ni pas assez. Juste ce qu’il faut pour vivre un an autour du monde sans avoir l’impression de trimbaler une armoire. Il y a quelque chose de symbolique dans ce poids. C’est la somme de nos choix, de ce qu’on a décidé d’emporter, de ce qu’on a laissé derrière. C’est léger, et c’est ça qui est beau.
Les passeports sont rangés, les visas vérifiés, les carnets de vaccination scannés, les assurances validées. Chaque soir, on coche quelques cases supplémentaires sur cette fameuse to-do list qui n’en finit pas, mais on sent que le plus dur est fait. L’adrénaline remplace l’appréhension, et même si certaines nuits sont encore courtes, on dort avec ce sentiment rare que tout prend enfin du sens.
Je me rends compte que ce moment (celui juste avant de partir) est presque plus fort que le départ lui-même. Il y a une tension, une électricité, une envie d’enfin tourner la page. Pendant des mois, le voyage n’était qu’un projet abstrait, une succession d’Excel, de budgets, d’itinéraires et de rêves un peu flous. Et soudain, tout devient concret. Le monde est à portée de main, littéralement. Il suffit d’un billet d’avion, d’un sac sur le dos et d’un peu de courage.
Le lancement du site a aussi marqué une étape symbolique. Latitude Guix n’est plus seulement une idée sur un carnet. C’est un espace vivant, en mouvement, à l’image de ce que je veux construire : un pont entre le voyage, la cuisine, les rencontres et la liberté.
Voir les premières pages se charger, les premiers retours positifs arriver, ça m’a rassuré. Ces nuits à écrire, à corriger, à organiser les CMS, à chercher les bons mots et les bonnes images n’étaient pas vaines. Et maintenant que le projet vit, je peux enfin respirer un peu.
Il reste des finitions à faire, bien sûr. Quelques articles à peaufiner, des pages à relier, du SEO à affiner, des légendes à rédiger. Mais le plus important est là : la structure, l’esprit, et cette envie de partager autrement. Latitude Guix, c’est notre carnet de bord public, notre manière de raconter ce voyage qui s’annonce aussi intérieur que géographique.
Ces derniers jours, je repense souvent à ce qu’on laisse derrière nous. Le chat, les objets, les habitudes, le confort, la routine. Il y a un petit vertige à tout lâcher, mais il y a surtout une joie immense à se sentir léger. Ce voyage, on l’a voulu pour ça : pour se recentrer, pour apprendre à vivre autrement, pour se redécouvrir à travers le monde.
Je sens que je change déjà, avant même d’avoir décollé. Que je sors lentement de mon carcan organisationnel, de ce besoin de tout planifier. J’apprends à faire confiance à la route, à accepter les zones d’ombre, les imprévus, les détours. On a passé des mois à tout cadrer, et maintenant, j’ai juste envie de laisser un peu de place à l’inconnu.
Ce qui me touche le plus, c’est de voir que les gens suivent cette aventure. Que le site attire des visiteurs curieux, que les messages sur Instagram ou TikTok se multiplient. Certains nous encouragent, d’autres posent des questions, d’autres encore nous disent simplement “merci”. C’est pour ça que je fais tout ça. Pour partager, inspirer, montrer que le voyage, c’est plus qu’un déplacement : c’est un état d’esprit.
Il y a quelques jours, j’ai validé une première proposition de collaboration pour le voyage. Une marque qui croit au projet, à la vision, à ce mélange entre contenu authentique et passion. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est symbolique. C’est le signe que quelque chose démarre vraiment. Et je sais déjà que ce ne sera pas la dernière.
Dans deux semaines, on prendra ce premier vol. On quittera la Réunion avec les sacs sur le dos, les caméras chargées, le cœur battant. On sait qu’on aura des imprévus, des coups de fatigue, des doutes, des moments de grâce aussi. Mais pour l’instant, on savoure simplement ce moment suspendu : celui où tout est encore possible, celui où le rêve devient réalité.
👉 Retrouvez toutes les étapes du voyage sur Latitude Guix, et suivez nos aventures en direct sur Instagram et TikTok.
Le tour du monde ne fait que commencer, et cette fois, plus question de repousser le départ.



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