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Faut-il tout prévoir ou laisser place à l’imprévu ?

Tout prévoir, c’est rassurant. Laisser de la place à l’inconnu, c’est magique. Voici comment doser intelligemment.

Faut-il tout prévoir ou laisser place à l’imprévu ?

Ce que j’ai appris en 20 ans à me perdre (et parfois me retrouver)

Quand j’ai commencé à voyager, je croyais qu’il fallait tout contrôler. Que c’était ça, être un « bon voyageur » : avoir son itinéraire optimisé, ses logements réservés, ses billets imprimés, et une to-do list de chaque journée. J’avais des tableaux Excel codés par couleur, un budget ligne par ligne, et même une colonne météo (oui, j’étais ce genre de personne). Mais très vite, la réalité m’a rattrapé. Et c’est là que j’ai compris une chose : un bon voyage ne se planifie pas entièrement. Il se vit.

Je me rappelle encore de ce soir à Lima. Il était 22h, j’étais épuisé, et je cherchais désespérément l’hôtel que j’avais réservé des semaines plus tôt. Problème : il avait fermé. Définitivement. L’adresse était bonne, mais la pancarte avait disparu et la porte était murée. J’ai fini par dormir dans un petit logement trouvé au hasard, dans une ruelle calme où j’ai été accueilli par une vieille dame qui m’a servi une soupe incroyable. Ce soir-là, je n’ai pas dormi là où j’avais prévu, mais j’ai vécu ce que je n’aurais jamais osé imaginer.

C’est là que j’ai commencé à lâcher prise. Pas complètement. Juste assez pour laisser la vie me surprendre.

La peur de mal faire… et l’envie de bien faire

Il y a quelque chose d’angoissant dans l’idée de tout laisser ouvert. On a peur de mal tomber, de rater « le meilleur », de perdre du temps ou de l’argent. Alors on planifie, pour se rassurer. On réserve. On encadre. On verrouille.

Mais plus on encadre, plus on ferme la porte aux belles surprises. À ces rencontres imprévues dans un bus local, à cette plage qu’on découvre en prenant un mauvais chemin, à ce resto recommandé par un inconnu croisé dans une auberge. Ce sont ces moments-là, ceux qui n’étaient pas dans le programme, qui souvent deviennent les plus précieux.

Je ne dis pas qu’il faut partir sans rien. Il y a des choses à anticiper. Clairement. Un vol pour l’autre bout du monde, ça ne s’achète pas à la dernière minute. Certains visas demandent des délais. Certains vaccins aussi. Et puis, pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut réserver la première nuit dans une nouvelle ville, surtout quand on y arrive de nuit.

Mais une fois les bases posées, pourquoi ne pas laisser un peu d’espace ? De respiration ? De liberté ?

Une histoire de dosage, pas d’opposition

Aujourd’hui, je voyage avec ce que j’appelle la méthode du “cadre souple”. Je pose les grandes lignes, j’anticipe les moments critiques, mais je garde du flou entre les deux. Je connais ma destination suivante, parfois celle d’après, mais je ne sais pas exactement ce que je ferai le mardi à 10h. Et c’est très bien comme ça.

Par exemple, en Thaïlande, j’avais prévu de passer deux semaines dans le nord, autour de Chiang Mai. Mais un jour, à la sortie d’un temple, un voyageur m’a parlé de Mae Hong Son. Je n’en avais jamais entendu parler. Le lendemain, j’étais dans un bus en direction de cette ville perdue dans les montagnes. J’y suis resté cinq jours. Et j’y ai vécu l’un de mes plus beaux couchers de soleil, au sommet d’une colline, seul avec un vieux moine bouddhiste et quelques lucioles.

Rien de tout cela n’était prévu. Et c’est ce qui le rendait si précieux.

Ce que j’ai gardé, ce que j’ai lâché

Avec le temps, j’ai compris que prévoir n’est pas le problème. Le problème, c’est de croire qu’on peut tout prévoir. Ou pire : qu’on doit tout prévoir.

Aujourd’hui, je prépare mes voyages comme un cuisinier prépare un plat : je choisis les ingrédients de base, je respecte certaines étapes importantes, mais je me laisse toujours une marge pour ajuster l’assaisonnement, improviser un peu, adapter selon ce que je ressens, ce que je découvre.

Je réserve mes vols, mes assurances, mes premiers hébergements. Je regarde les saisons, je me renseigne sur les coutumes, les fêtes locales. Mais je ne remplis pas tout le calendrier. J’y laisse du blanc. Parce que c’est dans ces blancs que les souvenirs naissent.

Et puis, soyons honnêtes : les imprévus arrivent de toute façon. Même avec le meilleur planning du monde. Les bus tombent en panne. Les vols sont annulés. Les villes déçoivent. Les envies changent. Il faut apprendre à composer avec ça. À en faire une force.

Le vrai luxe en voyage ? La flexibilité

Il y a un truc que j’ai mis longtemps à comprendre. Le vrai luxe en voyage, ce n’est pas l’hôtel 5 étoiles. C’est d’avoir le choix. De rester un jour de plus si tu en as envie. De partir plus tôt si tu t’ennuies. De changer de direction sans avoir à tout annuler.

Et ce luxe, il ne coûte rien. Il suffit de ne pas tout figer.

Alors non, il ne faut pas tout prévoir. Il ne faut pas non plus partir sans aucune préparation. Il faut trouver ton équilibre. Celui qui te rassure sans t’emprisonner. Celui qui te permet de vivre, vraiment.

Parce qu’un voyage, ce n’est pas un tableau à cocher. C’est un roman qu’on écrit en marchant. Et les meilleurs chapitres sont souvent ceux qu’on n’avait pas prévus.

Latitude Guix est un guide indépendant dédié à La Réunion et au voyage. J’y partage mes itinéraires détaillés, mes meilleures adresses testées, des conseils pratiques, ainsi que mes expériences personnelles vécues sur l’île et pendant mon Tour du Monde 2025–2026.

Mon objectif : offrir un contenu fiable, honnête et utile pour aider chaque voyageur à préparer son séjour, découvrir les incontournables et explorer des lieux authentiques.

Basé à La Réunion, je parcours l’île depuis des années : randonnées, restaurants créoles, bonnes adresses locales, marchés, plages et sorties culturelles. Les articles sont mis à jour régulièrement pour garantir des informations à jour.

Le site s’enrichit également au fil de mon tour du monde : Argentine, Chili, Bolivie, Pérou, Colombie, Costa Rica, Mexique, Japon, Polynésie, Australie…

 

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